Afin de ne pas vous mettre en défaut, il est vivement conseillé de contacter votre mutuelle avant de commencer les activités du programme Soins Verts. En effet, légalement, le patient ou la patiente qui bénéficie de revenus de remplacement durant une période d’incapacité de travail doit faire une demande d’autorisation auprès du médecin-conseil de la mutuelle pour exercer un volontariat. Chaque structure accompagnante reste responsable du cadre des activités, et devrait vous confirmer que les activités proposées par l’agricultrice ou l’agriculteur accueillant(e) et effectuées par et avec le participant ou la participante ne constituent pas un travail au sens de la loi du 03/07/1978 relative aux contrats de travail. Les activités en ferme du programme « soins verts » constituent un cadre innovant et ne s’apparentent pas non plus strictement à un volontariat, mais actuellement les mutuelles vous demanderont d’utiliser les formulaires destinés au volontariat car ce sont les plus adaptés. Notre conseil : n’hésitez pas renvoyer votre médecin conseil vers ce site web.
Nous utilisons ici le mot « volontariat » car c’est le mot utilisé dans les textes de loi.
Les termes « volontariat » et « bénévolat » sont considérés comme synonymes en Belgique. A l’origine, l’ensemble des propositions de loi faisaient référence au mot « bénévolat ». C’est finalement « volontariat » qui a été choisi, notamment par souci d’harmonisation avec les autres langues européennes (« volunteering » en anglais, « voluntario » en espagnol, « volontariato » en italien…). Le choix du terme est une question purement francophone : en néerlandais il n’y a qu’un seul terme (« vrijwilliger » ).
Il n’y a pas de rémunération prévue, il ne s’agit pas d’un cadre de contrat de travail. Certaines structures accompagnantes prennent en charge les frais de déplacement vers les fermes, n’hésitez pas à vous adresser à la personne de contact pour connaître les conditions.
Chaque structure accompagnante veille à ce que des couvertures d’assurance couvrent les activités qui sont proposées, en responsabilité et pour tout dommage corporel ou matériel éventuel. L’organisation varie selon les régions et les organisations, n’hésitez donc pas à demander à la personne de contact de vous préciser qui couvre quels risques.
Chaque structure accompagnante veille avec les fermes et les personnes accueillies à ce que les activités proposées soient en concordance avec les risques existants.
Concrètement, chaque personne qui prend part à l’étude sera invitée à répondre à un questionnaire en ligne d’une quarantaine de questions avant de commencer le programme, puis pendant le programme tous les 15 jours et ensuite à la fin. Rien n’empêche de fréquenter les fermes au-delà de l’étude. Les données collectées seront analysées par des chercheurs et chercheuses du centre HIVA de la KULeuven (HIVA). Si la personne a donné son accord (dans le questionnaire), elle pourra également être recontactée par la suite pour la réalisation d’un entretien approfondi avec une chercheuse ou un chercheur. L’équipe de la KULeuven garantit dans tous les cas la protection et l’anonymisation des données.
L’étude menée dans le cadre du programme « Soins Verts-Groene Zorg » vise à mesurer en quoi des patients et patientes en burn-out peuvent être soutenus dans leur rétablissement grâce à une prescription de « soins verts agricoles », c’est-à-dire un accompagnement vers une activité régulière dans une ferme partenaire.
Sur cette base de cette étude, le programme « Soins Verts — Groene Zorg » analyse la possibilité d’introduire, dans les dispositifs de soin portés par l’INAMI, un financement permettant son déploiement dans les trois régions du pays.
Aux Pays-Bas, plus de 1 200 fermes accueillent annuellement plus de 32 000 personnes qui ont besoin de soins, notamment dans le cadre de troubles de santé mentale. Cette offre est intégrée dans les dispositifs de sécurité sociale.
Le programme « Soins Verts — Groene Zorg » qui mène cette étude est une initiative de la Fondation Terre de Vie et rassemble un collectif d’intervenants et intervenantes de terrain, d’experts et expertes de la santé et de fondations qui le financent. Il part d’un triple constat :
L’agriculture sociale, c’est accompagner des processus de rétablissement grâce au contact avec la nature et avec la vie quotidienne d’entreprises agricoles (familiales ou à finalité sociale, centrées sur une production alimentaire destinée à la vente). Les activités sont variées mais relèvent toujours d’une participation libre et directe aux travaux du lieu : il ne s’agit donc pas simplement de visites « pédagogiques » ou « didactiques ». Leur visée est le mieux-être et le rétablissement.
En Wallonie, cette pratique est actuellement portée par 15 initiatives et touche 370 fermes partenaires[1]. En Flandre, Steunpunt Groene Zorg couvre l’ensemble du territoire régional et regroupe plus de 1000 zorg boerderijen[2]. Quelques fermes urbaines bruxelloises sont également actives.
[1] Sources : www.agriculturesociale.be et manifeste pour la mise en place de dispositifs d’agriculture sociale en Wallonie (2023).
[2] Voir www.groenezorg.be
En 2022, un citoyen belge sur quatre souffrait de troubles anxieux ou dépressifs. En 2018, c’était une personne sur dix. La problématique des incapacités de travail de longue durée (plus d’un an) liées à une dépression ou un burn-out a connu une augmentation de plus de 10 % en un an et de plus de 47 % depuis 2016. Selon les derniers chiffres de l’INAMI, près de 500 000 personnes sont en incapacité de travail longue durée, dont près d’un quart, soit 118 000 personnes, souffre de burn-out et/ou dépression. D’ici à 2035, ce chiffre devrait augmenter de 20 %, à politique inchangée. Le burn-out est un réel enjeu de société avec pour impact un nombre croissant de patients à suivre pour les professionnels de la santé et un coût pour la Sécurité sociale.
Or, les personnes qui ont quitté le milieu du travail à la suite d’un burn-out sont globalement peu représentées dans les initiatives d’agriculture sociale jusqu’à présent. Actuellement, ces dernières ciblent généralement des publics spécifiques (handicap, santé mentale, psychiatrie, décrochage scolaire ou aide à la jeunesse, assuétudes, etc.), bien que certaines s’adressent à un public large.
Les initiateurs de l’étude souhaitent démontrer que l’agriculture sociale (aussi reprise sous la dénomination « Soins verts ») peut être une alternative complémentaire bénéfique au patient et à toute la société.
Les contacts sont repris par zone géographique. Si vous avez des questions plus générales en tant que professionnel de la santé, vous pouvez contacter Samuel Hubaux, le coordinateur (0471/21.28.01 ou samuel@nosoignons.org).
Vous pouvez participer au programme en contactant une personne de référence (voir liste de contacts) mais pour la validité de l’étude, il est nécessaire que vous en parliez avec votre médecin ou votre psychologue et que ce dernier ou cette dernière valide l’indication de soin, en fonction de votre situation..
Dans le cadre de l’étude « burn out » du programme « Soins Verts-Groene Zorg », vous ne devez pas remettre un certificat médical. Il est simplement nécessaire que votre médecin ou psychologue valide avec vous l’indication de soin, en fonction de votre situation (burn-out ou dépression liée au travail). En Flandre hors de Bruxelles, Steunpunt Groene Zorg demande que cela soit formalisé par le formulaire de prescription médicale qui est disponible sur leur site web. En Belgique francophone et à Bruxelles, les pratiques peuvent changer en fonction des structures accompagnantes et nous vous invitons à poser la question à la personne de contact pour connaître les conditions.
Il n’existe pas à proprement parler de contre-indication, les activités d’agriculture sociale ont démontré leur contribution au rétablissement et aux mieux-être de personnes rencontrant une grande diversité de problématiques sociales ou de santé. Les personnes de contact au sein des structures accompagnantes sont là pour vérifier que les conditions d’accueils et les activités proposées aux patients en burn-out sont en adéquation avec leur situation globale, y compris avec des risques physiques (allergies, problématiques physiques, handicap, etc.). La seule contre-indication qui ressort de l’état de la science concerne des personnes qui n’auraient pas d’attrait pour les activités dans la nature et dans les fermes telles qu’elles sont proposées. Pour le dire simplement : il faut que cela reste un plaisir !
La définition du burn-out de Desart, Schaufeli, & De Witte (2019), est prise en référence principale : « un état d’épuisement lié au travail qui survient chez les travailleur·euses et qui se caractérise par une fatigue extrême, une capacité réduite à réguler les processus cognitifs et émotionnels, et une distanciation mentale. Ces quatre dimensions centrales du burn-out s’accompagnent secondairement d’une humeur dépressive ainsi que de troubles psychologiques et psychosomatiques non spécifiques. Il est causé par un déséquilibre entre des exigences professionnelles élevées et des ressources professionnelles insuffisantes. De plus, des problèmes extérieurs au domaine professionnel et/ou une vulnérabilité personnelle peuvent faciliter le développement du burn-out. » Schaufeli, W., White, H. De, & Desart, S. (2019). User Manual Burn-out Assessment. July, 1–19.
Ces auteurs entendent la notion de « travail » dans une acceptation qui ne renvoie pas seulement au travail rémunéré, mais englobe toutes les activités de nature « obligatoires, structurées et orientées vers un résultat ». De ce point de vue, des athlètes, des étudiants ou des travailleurs volontaires peuvent par exemple vivre un burn-out du fait de leurs activités.
Fondation Terre de Vie
Mont d’Anhée 22
5537 Anhée
Belgique
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